Ce livre part du principe raisonnable que la plupart des encyclopédies et des études sur la culture mondiale ont tendance à être eurocentriques, et que la plupart des gens (les Américains, peut-être, en particulier) connaissent très peu les traditions culturelles des autres sociétés. Les auteurs ont donc sondé des universitaires de différentes parties du monde et leur ont demandé de dresser la liste des contributions culturelles les plus importantes de leur société ; le présent volume est une compilation des réponses qu’ils ont reçues.
Bien que le dictionnaire comporte de nombreuses entrées intéressantes, amusantes et parfois surprenantes, il souffre d’un problème conceptuel central. Les éditeurs veulent qu’il s’agisse d’un guide sur une culture mondiale émergente, c’est-à-dire une culture partagée au-delà des frontières culturelles traditionnelles. Cependant, une grande partie de l’ouvrage se résume à un catalogue des artefacts culturels du globe, sans tenir compte de leur importance ou de leur influence sur d’autres parties du monde. Pour se concentrer sur la culture véritablement mondiale (c’est-à-dire transnationale), les éditeurs auraient dû faire des choix difficiles, car tous les artefacts culturels ne voyagent pas bien ou n’ont pas d’influence sur le monde en général. Les non-Brésiliens dévorent la musique samba et Beethoven est joué dans les ascenseurs des grands magasins japonais, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de l’opéra chinois. Les auteurs évitent de devoir établir des priorités et de porter des jugements sur l’importance de ces éléments en utilisant un dictionnaire et en admettant d’emblée que leur liste est incomplète. Malgré cela, certains choix sont étranges : la Nation de l’Islam mérite une page et demie, alors que le pentecôtisme et le mormonisme, facilement deux des forces culturelles transnationales les plus importantes aujourd’hui, sont absents.
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