À moins de faire partie d’une minorité distincte de nudistes, vous portez probablement des vêtements tous les jours. Les vêtements nous protègent du soleil, du vent, de la pluie, du froid, et parfois, des regards jugeants lors de rassemblements sociaux highbrow.

Alors que les vêtements d’aujourd’hui servent à bien plus que des fins utilitaires, vous ne pensez peut-être pas souvent aux riches perspectives que l’on peut trouver en étudiant l’histoire du textile. Une grande partie de la symbologie apparaît dans le motif et l’utilisation de la couleur, ainsi que dans le choix de la fibre elle-même. Cela nous permet de voir le mélange de l’utilité et de l’art.

Les vêtements et les textiles sont l’un des moyens les plus expressifs vers l’extérieur par lesquels nous partageons nos valeurs sociétales, sur notre manche pour ainsi dire, au quotidien. Par conséquent, les textiles ont la capacité de donner aux chercheurs une fenêtre sur l’esprit des gens et des cultures, passées ou présentes. Il s’agit également d’un type de travail fréquemment associé aux attentes des femmes en matière de rôles sexués. « La nécessaire compatibilité du travail féminin avec les soins aux enfants et l’allaitement a conduit les femmes à s’engager principalement dans des tâches répétitives, sûres et facilement interrompues. » (Barber, Women’s Work, 29-30.) Puisque les femmes étaient principalement les travailleuses du textile tout au long de l’histoire, les aperçus de ce métier nous donnent un aperçu de la vie d’une énorme partie de la population ; une partie souvent invisible parmi les histoires à dominante masculine des artefacts de pierre ou des livres d’histoire. Le plus souvent, les hommes ne sont devenus partie prenante du processus de fabrication des textiles qu’après que l’industrie se soit intégrée à un réseau d’échange commercial plus vaste.

La production de textiles est et était un processus incroyablement chronophage. D’abord, il fallait cultiver et récolter des plantes à fibres, ou cultiver et collecter les fibres des vers à soie, ou des animaux laineux comme les moutons et les alpagas. Ensuite, cette fibre devait être lavée, battue ou cardée, peignée et filée. Si les fils étaient destinés à être colorés, il fallait se procurer des colorants, soit en les cultivant, soit en les cueillant dans la nature, soit en les échangeant. Ensuite, des centaines, voire des milliers de mètres de fil devaient être tissés, coupés et cousus pour confectionner un seul vêtement. Parfois, des motifs somptueux étaient brodés, ou des bandes tissées à la carte étaient utilisées pour décorer les manches.