C’est un cliché, mais les Australiens aiment la plage. Et ce n’est guère étonnant : avec 36 000 kilomètres de côtes, l’Australie a la chance de posséder certaines des meilleures plages du monde.
Environ 20 millions d’Australiens vivent à moins de 50 kilomètres de la côte. Lorsque les températures estivales grimpent, nous affluons vers l’océan pour éclabousser, nager, surfer, pagayer et plonger dans les vagues.
Mais d’où viennent ces vagues ? Comment se forment-elles, et pourquoi se brisent-elles ? Il s’avère que ce que nous voyons sur le rivage n’est que les derniers instants d’un voyage épique.
Des grandes vagues issues de minuscules rides grandissent
Les vagues que nous voyons s’écraser sur la plage peuvent commencer leur vie à des dizaines de milliers de kilomètres de là. Les vagues de surface, comme on les appelle, naissent lorsque le vent souffle sur l’océan, amplifiant les petites ondulations et transférant l’élan de l’atmosphère à l’eau.
La hauteur de la vague dépend de la durée du vent et de la distance – ou fetch – sur laquelle il souffle. Les plus grandes vagues sont créées par des tempêtes lointaines, qui barattent la surface de l’océan et rayonnent des vagues vers l’extérieur, comme des ondulations dans un étang.
Les vagues de surface ne déplacent pas l’eau elle-même très loin – chaque molécule d’eau voyage en avant et en arrière dans un cercle de quelques mètres de diamètre et finit par revenir à son point de départ.
A mesure que la crête de la vague s’élève, les molécules d’eau accumulent de l’énergie potentielle gravitationnelle qui est libérée sous forme d’énergie cinétique lorsque l’eau descend dans le creux de la vague. Cette énergie est ensuite transmise à la crête suivante dans une oscillation d’énergie cinétique et potentielle qui peut se propager dans tout un bassin océanique.
La vague qui monte
Une fois qu’une vague quitte la haute mer et s’approche de la terre, le fond marin commence à exercer son influence. Les vagues de surface transmettent leur énergie plus lentement dans les eaux peu profondes que dans les eaux profondes. L’énergie s’accumule donc près du rivage. Les vagues commencent à se creuser, devenant plus hautes, plus raides et plus rapprochées.
Une fois qu’une vague devient trop raide pour tenir ensemble, elle se brise. Les vagues qui se brisent existent en différentes variétés.
Les déferlantes déversantes, qui s’effritent doucement en eau vive, se produisent lorsque le fond de la mer s’élève relativement lentement.
A l’inverse, les déferlantes plongeantes – les classiques vagues roulantes préférées des surfeurs – se forment lorsque le fond de la mer s’élève brusquement, notamment près des récifs et des promontoires rocheux.
Enfin, les vagues déferlantes se produisent lorsque le rivage est presque vertical. Ces vagues ne produisent pas de déferlantes mais plutôt une montée et une descente rythmique de la surface de la mer.
La plier comme la bathymétrie
La forme ou la topographie du fond de la mer – appelée bathymétrie – peut avoir des effets remarquables sur les vagues déferlantes. Si la profondeur du fond de la mer change parallèlement à la côte, les vagues entrantes se réfracteront ou se plieront de manière à ce que leurs crêtes s’alignent sur le littoral.
L’effet est clairement visible près des promontoires : les vagues proches du promontoire se déplacent lentement car l’eau est peu profonde, tandis que les vagues plus éloignées se déplacent plus rapidement. Cela fait que les vagues s’enroulent autour du promontoire comme une fanfare qui tourne un coin.
La bathymétrie est également responsable de certaines des plus grandes vagues sur Terre. Les célèbres spots de surf à grosses vagues comme Mavericks en Californie du Nord et Nazaré au Portugal bénéficient de canyons sous-marins qui réfractent les vagues entrantes et les concentrent en monstres. La vague de Nazaré provient d’un canyon sous-marin de près de 5 kilomètres de profondeur pour produire des vagues aussi hautes qu’un immeuble de huit étages.
Ne pas risquer la déchirure
L’histoire d’une vague ne se termine cependant pas lorsqu’elle se brise. Les vagues déferlantes poussent l’eau vers le rivage, faisant monter le niveau de l’eau. Cette eau va tenter de refluer vers le large en passant par le point le plus bas de la plage. Le résultat est un courant de retour : un courant rapide et étroit qui s’écoule vers la mer.
Les courants d’arrachement sont le danger côtier numéro un en Australie, responsables de plus de décès par an que les attaques de requins, les feux de brousse, les inondations et les cyclones réunis. Les nageurs inexpérimentés pris dans un courant de retour peuvent paniquer et essayer de nager à contre-courant, ce qui est une recette dangereuse pour l’épuisement. Pourtant, la plupart des Australiens sont incapables d’identifier un courant de retour, et deux tiers de ceux qui pensent pouvoir le faire se trompent.
Pour repérer une déchirure, il faut chercher une brèche dans les vagues, un canal sombre ou des ondulations entourées d’eau plus lisse. La chose la plus sûre à faire est de rester sur les plages surveillées et de nager entre les drapeaux. Si vous vous retrouvez pris dans une déchirure, Surf Lifesaving Australia vous conseille de rester calme et de conserver votre énergie.
Les courants de déchirure sont généralement assez étroits, alors nagez à angle droit avec le courant jusqu’à ce que vous soyez en dehors de la déchirure. Si vous êtes trop fatigué pour nager, faites du sur-place et laissez-vous aller au gré du courant jusqu’à ce que la déchirure s’affaiblisse et que vous puissiez faire signe à l’aide.
Par-dessus tout, si vous n’êtes pas sûr, ne risquez pas la déchirure. Asseyez-vous et profitez plutôt des vagues à une distance sûre.
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