Le mois du ramadan, neuvième mois du calendrier musulman et mois le plus sacré de l’islam, a commencé. Les musulmans du monde entier se sont lancés dans un mois d’abstinence, de réflexion et d’introspection. Le reportage d’Amin Fekrat de VOA depuis Washington.
Les musulmans ont une fois de plus commencé le Ramadan dans des circonstances uniques, cette fois-ci en commençant presque au même moment où les Américains marquaient le sixième anniversaire des attaques terroristes du 11 septembre qui ont été menées au nom de l’Islam.
Le président Bush a profité de l’occasion pour envoyer ses salutations aux musulmans qui observent le Ramadan, disant que les États-Unis sont enrichis par leurs citoyens musulmans. On estime qu’il y a environ 6 millions de musulmans aux États-Unis.
L’imam Elahi, de la « Maison de la sagesse » à Dearborn Heights, dans le Michigan, dit qu’il espère que les adeptes des autres religions écouteront les propos du président.
« L’islam est une religion de paix, et le président des États-Unis a dit plus d’une fois que l’islam est une religion de paix », dit Elahi. « Nous devons continuer à construire des ponts, comme le fait l’islam, car, si nous devons « parler », nous devons « passer à l’acte ». Cela permettra d’établir une meilleure communication entre les États-Unis et le monde islamique, basée sur la paix, la justice et le respect. »
Elahi affirme que la condamnation des terroristes et du terrorisme est absolue et sans réserve en vertu du Coran et de la sunnah, les actes du prophète de l’islam tels qu’ils sont enregistrés et transmis aux générations musulmanes successives.
Elahi dit qu’il y a une dimension spirituelle au Ramadan qui est commune à toutes les religions monothéistes, une dimension qui pourrait devenir une source plus puissante de force et de solidarité entre toutes les croyances. Selon l’imam, ce lien pourrait permettre aux gens de surmonter la tempête du terrorisme et le fléau de la guerre. Il dit que la paix peut ne pas venir par la violence, mais par le pouvoir de la volonté humaine de dépendre de Dieu seul.
Elahi parle des efforts déployés par la Maison de la Sagesse, un grand centre islamique, pour amener la compréhension et la communauté entre les adeptes de nombreuses religions différentes.
« Le centre fait des présentations dans différentes langues, ouvertes à tous, musulmans et non-musulmans », a noté Elahi. « Il s’engage dans des actions caritatives pour aider les affamés et les sans-abri. Le centre s’efforce également d’encourager les non-musulmans à jeûner au moins un jour et à rompre leur jeûne avec nous, comme une occasion de faire l’expérience de la transformation spirituelle et d’aider à développer une discipline dans la relation avec eux-mêmes, avec Dieu et avec leurs semblables. »
Pendant le Ramadan, les musulmans adultes entament un jeûne – évitant la nourriture, la boisson et le sexe pendant les heures de la journée. Ils considèrent le jeûne comme un moyen de purifier le cœur du péché, de l’égoïsme, de la cupidité, de l’orgueil, de l’impatience et de l’hypocrisie. Ils pensent que le jeûne permet d’apprécier sa vie et de compatir avec ceux qui souffrent. Le Coran n’oblige pas les voyageurs, les mères qui allaitent, les malades et les soldats en marche à jeûner – mais ces personnes sont censées rattraper les jours manqués, lorsque l’occasion se présente.
Les dirigeants musulmans disent que le mois consiste à faire l’expérience d’une énergie spirituelle, qui apporte la guérison et l’harmonie dans la famille humaine et crée une discipline personnelle plus forte, une communauté plus forte et un pays plus fort.
Les musulmans font remonter l’origine de leur religion à l’an 610 de notre ère. Selon la tradition, Mohammad Bin Abdallah, membre de la tribu élitiste des Quraysh de la Mecque, a reçu la première injonction divine lors de la « Nuit du pouvoir » du mois de Ramadan.
Les musulmans croient que Mohammad a été soudainement englouti par la présence divine lui ordonnant, selon le Coran, de « Réciter au nom de ton soutien, le soutien qui a créé l’humanité à partir de cellules germinales. »
Le mois sacré du Ramadan commence lorsque l’éclat de la nouvelle lune est aperçu, à la satisfaction de chaque communauté ou pays. Cela explique la différence du premier jour de jeûne entre les divers pays islamiques.
Comme beaucoup d’autres savants islamiques, l’imam Elahi estime que l’introduction de la certitude dans le rituel annuel de l’observation de la nouvelle lune nécessiterait de recourir à la science et de demander l’aide des progrès réalisés en astronomie, aidés par les ordinateurs modernes.
Le jeûne, les prières quotidiennes, l’aumône, le Hajj ou pèlerinage à la Mecque, la reconnaissance de l’unicité de Dieu et la mission de Mohammad en tant que messager choisi de Dieu, constituent les cinq piliers de l’Islam.
Les musulmans croient que le Coran met l’accent sur la raison, la recherche perpétuelle de la vérité, l’observation attentive, la contemplation et la transcendance au-dessus des poursuites mondaines. Dans le processus de recherche religieuse, les musulmans doivent trouver les « signes » et les « clarificateurs » qui mènent à Dieu, en tant que vérité éternelle et source de toute existence.
La quête islamique fondée sur la religion est devenue un fondement de la méthode scientifique. Les découvertes faites par les premiers savants islamiques ont fait progresser les sciences naturelles, les mathématiques, la médecine et l’astronomie dans les premiers siècles de l’expansion de la religion. On attribue également aux premiers savants et scientifiques islamiques la préservation d’une grande partie des connaissances classiques du monde antique.
Depuis lors, les différences ethniques, tribales et culturelles ont supplanté les injonctions islamiques de recherche perpétuelle. De nombreux musulmans modernes sont convaincus que la montée d’un véritable revivalisme islamique en tant que force positive peut à nouveau placer leurs communautés sur le bon chemin.
De nombreux musulmans d’aujourd’hui sont consternés que leur religion soit ternie par le terrorisme et la violence. « L’islam est une religion qui enseigne la compassion, dit l’imam Elahi, pendant le ramadan et tout au long de l’année. »
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