Dix études narratives impliquant des histoires familiales de 262 enfants de pères gays et de mères lesbiennes ont été évaluées statistiquement en réponse aux préoccupations de Morrison (2007) concernant la recherche de Cameron (2006) qui avait impliqué trois études narratives. Malgré de nombreuses tentatives de biaiser les résultats en faveur de l’hypothèse nulle et en tenant compte de 20 erreurs de codage (sur 63, 32 %), l’hypothèse de Cameron (2006) selon laquelle les parents gais et lesbiens seraient plus susceptibles d’avoir des fils et des filles gais, lesbiennes, bisexuels ou incertains (quant à leur orientation sexuelle) a été confirmée. Les pourcentages d’enfants de parents gays et lesbiens ayant adopté des identités non hétérosexuelles variaient entre 16 % et 57 %, avec des rapports de cotes de 1,7 à 12,1, selon le mélange de sexe de l’enfant et du parent. Les filles de mères lesbiennes étaient les plus susceptibles (33 % à 57 % ; rapports de cotes de 4,5 à 12,1) de déclarer des identités non hétérosexuelles. Les données issues de sources ethnographiques et d’études antérieures sur l’homoparentalité ont été réexaminées et ont permis de confirmer l’hypothèse selon laquelle les influences sociales et parentales peuvent influencer l’expression d’identités et/ou de comportements non hétérosexuels. Ainsi, des preuves sont présentées à partir de trois sources différentes, contrairement à la plupart des avis scientifiques antérieurs, et même à la plupart des consensus scientifiques antérieurs, qui suggèrent que le transfert intergénérationnel de l’orientation sexuelle peut se produire à des taux statistiquement significatifs et substantiels, en particulier pour les parents ou les enfants de sexe féminin. Dans certaines analyses concernant les fils, le transfert intergénérationnel n’était pas significatif. Des recherches plus approfondies sont nécessaires en ce qui concerne les voies par lesquelles le transfert intergénérationnel de l’orientation sexuelle peut se produire. Les résultats confirment une tendance évolutive parmi les universitaires à citer la possibilité d’un certain degré de transfert intergénérationnel de l’orientation sexuelle.