Le 7 mai 1832, alors que je naviguais depuis Indian Key, un des nombreux îlots qui longent la côte sud-est de la péninsule de Floride, j’ai vu pour la première fois un troupeau de flamants roses. C’était dans l’après-midi d’une de ces journées étouffantes qui, dans cette partie du pays, présentent vers le soir l’effusion la plus glorieuse que l’on puisse concevoir. Le soleil, maintenant bien avancé vers l’horizon, brillait encore de toute sa splendeur, l’océan tout autour scintillait dans sa beauté tranquille, et les légers nuages molletonnés qui, ici et là, tachaient les cieux, semblaient des flocons de neige marginés d’or. Notre barque était propulsée presque comme par magie, car à peine une ondulation était soulevée par ses étraves alors que nous avancions en silence. Au loin, vers la mer, nous avons aperçu un groupe de flamants roses qui avançaient en » ligne indienne « , les ailes bien déployées, le cou tendu et les longues pattes dirigées vers l’arrière. Ah ! lecteur, si tu savais les émotions qui agitaient alors ma poitrine ! Je croyais avoir atteint le sommet de mes espérances, car mon voyage aux Florides avait été entrepris en grande partie dans le but d’étudier ces charmants oiseaux dans leurs belles îles. Je les suivais des yeux, épiant comme à chaque battement de leurs ailes ; et comme ils s’avançaient rapidement vers nous, le capitaine DAY, qui savait que j’étais impatient de m’en procurer, fit ranger tous les hommes à l’abri des regards et prépara nos canonniers. Le pilote, M. EGAN, proposa d’offrir la primeur de ses » épiceries » au chef de la bande. Il était un tireur de premier ordre, et avait déjà tué de nombreux flamants. Les oiseaux étaient maintenant, comme je le pensais, à moins de cent cinquante mètres, quand soudain, à notre grande déception, leur chef s’éloigna et fut bien sûr suivi par les autres. M. EGAN, cependant, nous assura qu’ils feraient le tour de la Clef et se poseraient non loin de nous en moins de dix minutes, ce qu’ils firent effectivement, bien que ces minutes me parussent des heures. « Maintenant qu’ils arrivent », dit le pilote, « restez à basse altitude ». C’est ce que nous avons fait ; mais, hélas ! les flamants étaient tous, comme je le suppose, de très vieux oiseaux expérimentés, à l’exception d’un seul, car en tournant autour de l’extrémité inférieure du Key, ils ont de nouveau aperçu notre bateau, se sont éloignés sans battre des ailes et se sont posés à environ quatre cents verges de nous, et à plus de cent verges de la rive, sur un « savon » de grande étendue, où ni bateau ni homme ne pouvait les approcher. J’ai cependant observé leurs mouvements jusqu’au crépuscule, lorsque nous avons quitté l’endroit à contrecœur et avons avancé vers Indian Key. M. EGAN m’a alors dit que ces oiseaux retournaient habituellement à leur aire d’alimentation vers le soir, qu’ils se nourrissaient pendant la plus grande partie de la nuit, et qu’ils étaient beaucoup plus nocturnes dans leurs habitudes que n’importe quelle tribu de hérons.
Lorsque je suis arrivé à Key West, mes premières demandes de renseignements, adressées au Dr BENJAMIN STROBEL, avaient trait aux flamants roses, et je me suis senti gratifié en apprenant qu’il en avait tué un bon nombre, et qu’il nous aiderait à nous en procurer. Comme sur cette Clef ils aiment à recourir aux étangs peu profonds qu’on y gardait autrefois comme réservoirs d’eau, dans le but de faire du sel, nous les avons visités à différentes époques, mais toujours sans succès ; et, bien que j’en aie vu un grand nombre dans le cours de mon séjour dans ce pays, je ne puis même pas à l’heure actuelle me vanter d’avoir eu la satisfaction d’en tirer un seul individu.
Un très petit nombre de ces oiseaux ont été connus pour se rendre à l’est des Floridas au-delà de Charleston en Caroline du Sud, et quelques-uns y ont été procurés il y a huit ou dix ans. Aucun n’a jamais été observé près de l’embouchure du Mississippi et, à ma grande surprise, je n’en ai rencontré aucun au cours de mon voyage au Texas, où, en fait, on m’a assuré qu’ils n’avaient jamais été vus, du moins jusqu’à l’île Galveston. La côte ouest de la Floride et certaines parties de celle de l’Alabama, dans les environs de Pensacola, sont les endroits où ils se rendent le plus souvent ; mais on dit qu’ils y sont toujours extrêmement timides et qu’on ne peut les attraper qu’en les surprenant vers le soir à proximité de leurs aires d’alimentation ; à une occasion, le Dr STROBEL en a abattu plusieurs en quelques heures. Le Dr LEITNER s’en procurait également au cours de ses excursions botaniques le long de la côte ouest de la Floride, où il fut finalement assassiné par un groupe d’Indiens séminoles, au moment de notre dernière guerre désastreuse avec ces enfants du désert.
Les flamants, d’après ce qu’on m’a dit, sont abondants sur l’île de Cuba, plus particulièrement sur le côté sud de certaines de ses côtes, et où de nombreux îlots à quelque distance du continent leur offrent une ample protection. Dans leur vol, ils ressemblent aux Ibis, et ils se déplacent généralement en ligne, avec le cou et les jambes complètement étendus, battant alternativement leurs ailes sur vingt ou trente mètres et naviguant sur un espace similaire. Avant de se poser, ils tournent généralement autour de l’endroit pendant plusieurs minutes, lorsque leurs teintes brillantes sont les plus visibles. Ils se posent très rarement sur le rivage lui-même, sauf, m’a-t-on dit, pendant la saison des amours, mais généralement dans l’eau et sur des bancs peu profonds, qu’ils soient de boue ou de sable, d’où, cependant, ils pataugent souvent vers les rivages. Leur démarche est majestueuse et lente, et leur prudence extrême, de sorte qu’il est très difficile de les approcher, car leur grande hauteur leur permet de voir et de surveiller les mouvements de leurs différents ennemis à distance. Lorsqu’ils se déplacent au-dessus de l’eau, ils volent rarement à une hauteur supérieure à huit ou dix pieds ; mais lorsqu’ils passent au-dessus de la terre, si courte que soit la distance, ils avancent, ainsi que les ibis et les hérons, à une hauteur considérable. Je me souviens bien qu’une fois, près de Key West, j’ai vu l’un d’entre eux voler directement vers un petit hamac de palétuviers, près duquel je me trouvais, et vers lequel je me suis dirigé, dans l’espoir d’avoir un bon tir. Lorsque l’oiseau est arrivé à cent vingt mètres, il s’est élevé obliquement, et lorsqu’il est passé directement au-dessus de ma tête, il était presque aussi loin. J’ai tiré, mais sans autre effet que celui de modifier sa trajectoire et de le faire monter encore plus haut. Il a continué à voler à cette altitude jusqu’à près d’un demi-mile de distance, quand il a navigué vers le bas, et a repris son vol bas gagné.
Bien que mes amis le Dr JOHN BACHMAN, le Dr WILSON et WILLIAM KUNHARDT, Esq. de Charleston, se soient donné beaucoup de mal pour essayer de se procurer des comptes rendus sur la nidification de ces oiseaux et sur leurs habitudes pendant la saison des amours, et bien qu’ils aient, ainsi que moi-même, fait de nombreuses demandes par lettre à leur sujet, auprès de personnes résidant à Cuba, tout ce qui m’a été transmis s’est avéré de peu d’intérêt. Je ne suis cependant pas moins obligé par les bonnes intentions de ces individus, dont l’un, A. MALLORY, Esq. écrit ainsi au capitaine CROFT. « Matanzas, 20 avril 1837. « Capitaine CROFT, « Cher Monsieur, j’ai demandé à plusieurs pêcheurs et saliniers, qui fréquentent les îles au vent de cet endroit, quelles sont les habitudes du flamant rose, et j’ai obtenu les renseignements suivants, qui seront, je crois, assez exacts : 1. Il construit sur presque toutes les îles au vent, dont la plus proche s’appelle Collocino Lignas. Deuxièmement, il construit sur le sol. 3ièmement, le nid est une masse irrégulière de terre creusée dans les étangs salés, et entièrement entourée d’eau. Il est creusé dans le voisinage immédiat jusqu’à une hauteur de deux ou trois pieds, et est bien sûr creux au sommet. Il n’y a pas de revêtement, ni rien d’autre que la terre nue. 4°) Le nombre d’œufs est presque toujours de deux. Quand il n’y en a qu’un, il y a probablement eu un accident. Le temps d’incubation n’est pas connu. L’œuf est blanc, de la taille de l’œuf d’oie. Lorsqu’on gratte la coquille, elle a une teinte bleutée. 5èmement, la couleur des jeunes est presque blanche, et ils n’atteignent pas la couleur écarlate complète avant l’âge de deux ans. 6èmement, Lorsque les jeunes quittent le nid pour la première fois, ils se jettent dans l’eau et ne marchent pas pendant une quinzaine de jours, car leurs pieds sont presque aussi tendres que de la gelée. Je ne pense pas qu’il soit facile de se procurer un nid entier ; mais on me promet quelques-uns des œufs, et c’est le moment de me les procurer. « Très sincèrement votre obéissant serviteur, « A. MALLORY. »
Une autre communication se présente comme suit :
« Le flamant rose est une espèce d’oiseau qui vit dans les lagunes ayant une communication avec la mer. Cet oiseau fait son nid sur le rivage de cette même lagune, avec la boue qu’il entasse jusqu’au-delà du niveau de l’eau. Ses œufs sont à peu près de la taille de ceux d’une Oie ; il n’en pond que deux ou trois à la fois, qui sont éclos vers la fin de mai. Les jeunes, lorsqu’ils brisent leur coquille, n’ont pas de plumes, mais seulement une sorte de duvet cotonneux qui les recouvre. Ils se jettent immédiatement dans l’eau pour durcir leurs pattes. Il leur faut deux à trois mois pour que leurs plumes soient suffisamment longues pour leur permettre de voler. La première année, ils sont de couleur rose, et la deuxième année, ils obtiennent leur couleur naturelle, étant tout écarlates ; la moitié de leur bec est noire, et les pointes des ailes sont toutes noires ; les yeux sont entièrement bleus. Sa chair est savoureuse, et sa langue est de la graisse pure. Il s’apprivoise facilement, et se nourrit de riz, de farine de maïs, &c. Son corps a une hauteur d’environ un mètre et son cou la moitié de cette hauteur. La largeur du nid, avec peu de différence, est celle de la couronne d’un chapeau. La manière dont la femelle couvre les œufs est de se tenir dans l’eau sur un pied et d’appuyer son corps sur le nid. Cet oiseau se repose toujours dans une lagune, en s’appuyant alternativement sur une patte ; et il est à remarquer qu’il se tient toujours le front au vent. »
Un œuf, qui m’a été présenté par le docteur BACHMAN, et dont deux ont été trouvés dans le nid, mesure trois pouces et trois huitièmes de longueur, deux pouces et un huitième de largeur, et est donc de forme allongée. La coquille est épaisse, plutôt rugueuse ou granuleuse, et d’un blanc pur à l’extérieur, mais d’une teinte bleuâtre quand on en gratte la surface.
FLAMINGO ROUGE, Phoenicopterus Tuber, Wils. Amer. Orn., vol. viii. p. 145.
PHOENICOPTERUS RUBER, Bonap. Syn., p. 348.
AMERICAN or RED FLAMINGO, Nutt. Man., vol. ii. p. 71.
FLAMINGO AMÉRICAIN, Phoenicopterus ruber, Aud. Orn. Biog., vol. v. p. 255.
Mâle, 45 1/2, 66.
Assez rare, et seulement pendant l’été dans les Keys de Floride, et sur la côte ouest de la Floride. Accidentel jusqu’à la Caroline du Sud. Résident en permanence à Cuba.
Mâle adulte.
Le bec fait plus du double de la longueur de la tête, il est droit et plus haut que large sur la moitié de sa longueur, puis il est dévié et s’effile en une pointe obtuse. Mandibule supérieure avec sa ligne dorsale droite, convexe à la courbe, et de nouveau droite presque jusqu’à l’extrémité, où elle devient convexe à la pointe ; l’arête large et convexe, sur la partie déviée élargie en une plaque lancéolée, ayant une rainure peu profonde au milieu, et séparée des bords par une rainure étroite ; son extrémité étroite, et à bords minces, mais obtuse, cette partie étant analogue à l’unguis des Canards et des autres oiseaux de cette tribu. La mandibule inférieure est plus étroite que la supérieure à sa base, mais beaucoup plus large dans le reste de son étendue ; son angle est assez long, large et rempli de peau nue ; sa ligne dorsale est concave, mais à l’extrémité convexe, la crête est profondément déprimée, un large canal la remplaçant, les côtés sont presque droits et un peu convexes, avec six crêtes de chaque côté vers l’extrémité. Les bords de la mandibule supérieure sont pourvus d’environ 150 lamelles obliques, dont la partie externe est perpendiculaire, effilée, pointue et en forme de dent. Le bord de la mandibule inférieure est incurvé à un degré extraordinaire, laissant une surface supérieure convexe d’environ 1/4 de pouce de largeur, couverte dans toute son étendue de lamelles transversales très délicates, avec une série externe de lamelles plus grandes. Toute la surface du bec est recouverte d’une peau coriace épaissie, qui devient cornée vers l’extrémité. Les narines sont linéaires, directes, sub-basales, plus proches de la marge que de la crête, operculées, 1 1/4 pouces de long.
La tête est petite, ovale ; le cou extrêmement allongé, et très mince, le corps svelte. Pattes extrêmement longues ; la partie nue du tibia mesure 9 1/2 pouces, avec 30 scutelles très larges devant, et environ 40 derrière, les scutelles tant ici que sur le tarse se rejoignant presque de manière à ne laisser presque aucun espace. Tarse extrêmement long, mince, avec 54 scutelles antérieures et 65 postérieures. Orteil postérieur très petit, avec 3 grandes scutelles, sa griffe oblongue, déprimée, obtuse ; elle est plus courte de 5 douzièmes de pouce que l’orteil extérieur, qui est aussi plus court de 5 douzièmes que l’orteil moyen. Les toiles sont antérieurement émarginées et crénelées ; elles sont très épaisses, rugueuses et réticulées, surtout sur la sole ; la face inférieure des doigts est tessellée d’écailles carrées, aplaties, épaisses, ressemblant à un travail en mosaïque, et la face supérieure est couverte de nombreux scutellaires larges mais courts. Les griffes sont oblongues, obtuses, déprimées, et très semblables à celles d’un singe.
L’espace entre le bec et l’œil est nu. Le plumage est généralement compact, les plumes sont arrondies ; celles du cou sont courtes. Ailes longues, très larges, pointues ; la première primaire est plus courte d’un demi-douzième de pouce que la seconde, qui est la plus longue, et dépasse la troisième d’un douzième ; certaines des secondaires intérieures sont très allongées, effilées, et dépassent de cinq ou six pouces la première primaire lorsque la perruque est fermée. Queue très courte.
Le bec noir au-delà de la courbe, puis orange, et vers la base jaune pur, couleur dont est aussi la peau nue à sa base. Iris bleu. Pieds de couleur lac. Le plumage est d’un écarlate pur très riche, sauf les dix primaires, et vingt des secondaires, qui sont noires, les dix secondaires internes allongées étant écarlates.
Longueur à l’articulation du carpe 27 3/4 pouces, à l’extrémité de l’aile 44, à l’extrémité de la queue 45 1/2, à l’extrémité des griffes 62 1/2 ; étendue des ailes 66 ; partie nue du tibia 9 ; tarse 13 1/2 ; orteil et griffe médians 3 5/8 ; orteil et griffe postérieurs 1/2 ; écartement du pied de la griffe extérieure à la griffe intérieure 5 ; aile à partir de la flexion 16 ; queue 6 ; circonférence du corps 24. Poids 7 lbs. 8 oz.
La femelle est semblable au mâle, mais beaucoup plus petite ; son poids 6 lbs. 4 oz.
Un mâle conservé dans de l’alcool. Sur le toit de la bouche est une grande crête médiane proéminente, qui vers l’extrémité a deux bords tranchants ; les côtés sont concaves et couverts de lamelles. La mandibule inférieure est profondément et largement rainurée, formant une cavité d’un pouce de profondeur à la courbure, l’extrémité étant rétrécie mais obtuse, et avec une surface aplatie largement ovale au-dessus. La langue, qui se trouve dans ce profond sillon, par lequel elle est confinée de façon à être capable de peu de mouvement, est un corps charnu, quelque peu comprimé, décourbé, de 2 pouces 2 douzièmes de long, mesuré le long de sa ligne médiane supérieure, ayant à sa base de chaque côté trois séries de papilles très pointues, et de chaque côté environ 20 papilles coniques récurrentes, cornées, acuminées, d’environ un pouce de long ; entre lesquelles se trouve un étroit sillon médian. Ces papilles se terminent à la courbure, au-delà de laquelle se trouve une surface cornée aplatie en forme de lancette, avec un bord mince et élevé, l’organe à cet endroit s’effilant en une pointe obtuse, cornée sur sa surface inférieure. Les narines ont une longueur de 1 1/4 pouce ; l’ouverture de l’oreille est très petite, 2 1/2 douzièmes de diamètre, celle de l’œil 4 1/2 douzièmes. Dans ce spécimen, la totalité des viscères thoraciques et abdominaux ont été enlevés.
La trachée, qui est étroite, peu aplatie, et dont les anneaux sont fermes, descend en avant des vertèbres jusqu’à la distance de 12 pouces, et est ensuite déviée vers le côté droit pendant 11 pouces de plus. Le diamètre à la partie supérieure est de 4 3/4 douzièmes, et il s’élargit graduellement à 5 1/2 douzièmes ; à la partie inférieure du cou, sa plus grande largeur est de 7 douzièmes. Elle passe ensuite sur les vertèbres, toujours de la même largeur, entre dans le thorax, se contracte à sa partie inférieure et se comprime, son diamètre étant de 4 douzièmes. Le nombre d’anneaux est de 330. Les bronches sont larges, courtes, comprimées, d’environ 15 demi-anneaux.
L’ouverture de la glotte est longue de 6 douzièmes ; à sa partie antérieure se trouve une série transversale de 12 papilles courtes dirigées vers l’avant, et derrière elle, de nombreuses papilles pointues, dont les moyennes sont les plus grandes. Les muscles du larynx supérieur sont au nombre de deux, l’un passant obliquement du bord du cartilage marginal au bord de l’os thyroïde, dans le but d’ouvrir l’ouverture de la glotte ; l’autre passant de la partie antérieure du bord de l’os thyroïde à la base du cricoïde et de l’aryténoïde, dans le but de tirer ces parties vers l’avant et de fermer ainsi l’ouverture. Les muscles contractants sont de force modérée, et la trachée est enveloppée de nombreuses couches de tissu cellulaire dense. Les sterno-trachéaux, de taille modérée, sont en partie le prolongement des contractants, qui envoient en outre un glissement vers le larynx inférieur.
Une femelle également conservée dans les spiritueux est beaucoup plus petite. L’œsophage, figure 1, (diminué d’un tiers) a 2 pieds 1 pouce de long, seulement 3 douzièmes de largeur à la partie supérieure, et diminue à 2 1/2 douzièmes. À la partie inférieure du cou, cependant, il s’élargit en un jabot de 3 1/4 pouces de long et de 2 1/2 pouces dans sa plus grande largeur. En entrant dans le thorax, l’œsophage a un diamètre de 9 douzièmes ; le proventricule, Fig. 2, s’élargit en un sac ovale, de 1 1/4 pouce de largeur. L’estomac est un gésier très musclé, de forme elliptique, placé obliquement, et ressemblant exactement à celui du canard ou de l’oie ; sa longueur est de 1 pouce 7 douzièmes, sa largeur de 2 pouces 3 douzièmes. Ses muscles latéraux sont extrêmement développés, le gauche ayant une épaisseur de 1 pouce 1 douzième, l’autre de 1 pouce ; l’épithélium est épais, coriace, rouge brunâtre, marqué de sillons longitudinaux grossiers, mais non aplati sur les deux surfaces, opposées aux muscles, comme c’est le cas chez les Canards et les Oies. Les glandes proventriculaires sont très grandes, et occupent une ceinture de quelques pouces de largeur. Le contenu de l’estomac est constitué de nombreux petits coquillages univalves d’une grande variété d’espèces et de fragments de coquillages plus gros, qui ont probablement été utilisés à la place du gravier, car la structure de l’œsophage et de l’estomac indique que l’oiseau est graminivore. L’intestin, très long et d’une largeur considérable, son diamètre étant supérieur à celui de la partie supérieure de l’œsophage, est très régulièrement et magnifiquement convoluté, présentant, lorsque l’oiseau est ouvert de face, 10 circonvolutions parallèles, inclinées de droite à gauche selon un angle d’environ 30 degrés. Le duodénum, , passe autour du bord de l’estomac, s’incurve vers le haut jusqu’à la partie antérieure du proventiculus, se dédouble ensuite sur lui-même, atteint le lobe droit du foie, qui possède une grande vésicule biliaire elliptique, et forme 32 demi-courbes en tout, se terminant au-dessus de l’estomac dans le rectum. L’intestin mesure 11 pieds 4 pouces de long, son diamètre moyen 4 1/2 douzièmes. Le rectum, Fig. 3, mesure 5 pouces et demi de long, son diamètre 1/2 pouce. Les cœcums ont 4 pouces de long ; pour 1/2 pouce à la base, leur diamètre est de 1 douzième, immédiatement après de 4 douzièmes ; ils s’effilent ensuite jusqu’à l’extrémité, qui est obtuse. Le cloaque est très grand et globulaire.
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