1947 : 14/15 août. L’Inde britannique est divisée en Inde et en Pakistan dans le cadre du processus d’indépendance. Les régions majoritairement musulmanes de l’Ouest (aujourd’hui tout le Pakistan) et de l’Est (l’endroit appelé aujourd’hui Bangladesh) forment le Pakistan. Les Britanniques autorisent également les dirigeants nominaux de plusieurs centaines d' »États princiers », qui étaient des collecteurs d’impôts pour les Britanniques et servaient à leur gré, à décider s’ils veulent rejoindre l’Inde ou le Pakistan. Le Pakistan exige que le Cachemire adhère à lui. Le souverain hindou du Cachemire n’a pas le choix. Le Cachemire compte trois grandes zones ethniques : Le Ladakh au nord-ouest, majoritairement bouddhiste, la vallée du Cachemire (contrôlée par l’Inde) et la partie désormais contrôlée par le Pakistan, majoritairement musulmane, et le Jammu (au sud), majoritairement hindou. La majorité globale est musulmane.
1948 : « Des hommes tribaux » du Pakistan envahissent le Cachemire avec le soutien du gouvernement pakistanais. Le souverain du Cachemire demande l’aide de l’Inde. L’Inde exige que le Cachemire adhère d’abord à l’Inde. Le souverain accepte. L’Inde envoie des forces au Cachemire et l’invasion est bloquée. Le Cachemire est divisé en une partie sous contrôle pakistanais et une partie sous contrôle indien. Cette partition de facto se poursuit jusqu’à ce jour, la ligne de séparation étant connue sous le nom de ligne de contrôle.
1948 : L’Inde porte la question du Cachemire devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qui adopte une résolution demandant au Pakistan de faire tout ce qu’il peut pour « assurer le retrait » des citoyens pakistanais et des « hommes des tribus » et demandant qu’un plébiscite soit organisé pour déterminer les souhaits du peuple du Cachemire. Ni le retrait des forces ni le plébiscite n’ont eu lieu.
1962 : L’Inde et la Chine se livrent une guerre frontalière. La Chine occupe une partie du Ladakh.
1965 : L’Inde et le Pakistan se livrent une guerre frontalière le long de la frontière entre l’Inde et le Pakistan et de la ligne de contrôle au Cachemire. Cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU et retrait sur les lignes d’avant-guerre affirmés par les dirigeants des deux pays lors d’une réunion au sommet en 1966 à Tachkent, en URSS (aujourd’hui Toshkent, en Ouzbékistan).
1970-1971 : Une élection au Pakistan (Est et Ouest) se solde par une majorité globale pour un parti du Pakistan oriental, ethniquement majoritairement bengali. Les militaires pakistanais refusent d’autoriser la convocation du Parlement. Les Pakistanais de l’Est réclament l’autonomie, puis l’indépendance face à la répression brutale de l’armée pakistanaise. Une guerre de guérilla s’ensuit. Environ dix millions de réfugiés affluent en Inde depuis le Pakistan oriental. L’Inde offre également un sanctuaire aux guérilleros bangladais. Le Pakistan attaque des aérodromes en Inde et au Cachemire sous contrôle indien. L’Inde riposte au Pakistan occidental et intervient également dans l’est du pays aux côtés des Bangladais. Les États-Unis, dans le cadre d’une « inclinaison » vers le Pakistan, envoient un porte-avions à armement nucléaire, l’Enterprise, et son groupement tactique, dans la région, dans une menace nucléaire implicite pour l’Inde (ce qui influence la politique nucléaire de l’Inde en faveur des essais nucléaires). Le Pakistan perd la guerre sur les deux fronts et le Bangladesh devient indépendant.
1972 : L’Inde et le Pakistan signent un accord de paix, connu sous le nom d’accord de Simla (ou Shimla), selon lequel les deux parties acceptent « de régler leurs différends par des moyens pacifiques au moyen de négociations bilatérales ou par tout autre moyen pacifique convenu entre elles. » Les deux pays conviennent qu’ils ne tenteront pas unilatéralement de modifier la ligne de contrôle au Cachemire.
1974 : l’Inde teste un engin nucléaire. Le Pakistan accélère son programme d’armes nucléaires.
1980 : Les États-Unis soutiennent la résistance islamique à l’occupation soviétique de l’Afghanistan et aussi la dictature de Zia-ul-Haq au Pakistan, ce qui favorise le fondamentalisme islamique au Pakistan.
Fin des années 1980 : Une élection au niveau de l’État a lieu dans la partie du Cachemire contrôlée par l’Inde. Il y a des preuves de fraude. Le militantisme augmente au Cachemire. En 1989, les Soviétiques quittent l’Afghanistan. Des militants islamiques d’autres pays d’Asie du Sud s’engagent au Cachemire, avec le soutien du gouvernement pakistanais. La violence au Cachemire est de plus en plus dominée par les combattants étrangers et par le fondamentalisme religieux. A la fin des années 1980 et au début des années 1990, le fondamentalisme hindou commence à devenir plus puissant en tant que force politique en Inde.
1990 : La violence s’intensifie au Cachemire. Les militants islamiques procèdent à un nettoyage ethnique dans la vallée du Cachemire, terrorisant les non-musulmans, principalement les pundits cachemiris, provoquant la fuite d’un grand nombre de personnes, principalement vers le Jammu. Le Pakistan soutient les infiltrations transfrontalières. L’armée indienne répond par la répression au terrorisme, à l’infiltration étrangère et à l’insurrection intérieure, qui sont maintenant tous mélangés. De graves violations des droits de l’homme sont commises de part et d’autre.
1998 : Une coalition dirigée par le parti fondamentaliste hindou, le BJP, arrive au pouvoir en Inde. L’Inde et le Pakistan effectuent des essais d’armes nucléaires et se déclarent États dotés de l’arme nucléaire. Le Pakistan annonce qu’il peut, dans certaines circonstances, utiliser les armes nucléaires en premier pour neutraliser la supériorité conventionnelle de l’Inde, faisant ainsi référence à la doctrine de la guerre froide de l’OTAN d’une potentielle première utilisation en cas de guerre européenne avec les Soviétiques. L’Inde dit qu’elle n’utilisera pas les armes nucléaires en premier.
1999 : Le premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, se rend à Lahore, au Pakistan, pour une réunion de paix avec le premier ministre Nawaz Sharif. L’espoir de paix est grand. Trois mois plus tard, des militants basés au Pakistan envahissent la région de Kargil, dans le Cachemire sous contrôle indien, avec le soutien de l’armée. Une confrontation militaire, avec la possibilité d’une guerre nucléaire, s’ensuit. Nawaz Sharif se rend à Washington et le président Clinton le convainc de retirer les forces pakistanaises de Kargil. La confrontation prend fin. Nawaz Sharif est renversé par un coup d’État militaire dirigé par le général Musharraf, l’un des architectes de la guerre de Kargil. (Musharraf se proclame président du Pakistan en l’an 2000.)
Le 11 septembre 2001 : événements tragiques bien connus aux États-Unis. Des attaques terroristes tuent environ 3 000 personnes.
Le 1er octobre 2001 : Une attaque terroriste contre le corps législatif de l’État du Cachemire à Srinagar. 38 personnes sont tuées.
Le 7 octobre 2001 : les États-Unis lancent une guerre en Afghanistan, sous la rubrique de la guerre contre le terrorisme. Le président Musharraf devient un allié des États-Unis et permet au Pakistan de devenir une base d’opérations pour les États-Unis. Al-Qaïda, les talibans et leurs partisans au Pakistan ressentent une forte pression.
13 décembre 2001 : Attaque terroriste contre le Parlement indien. Quatorze personnes (dont cinq assaillants, ainsi que des gardes de sécurité et deux civils) sont tuées.
Après le 13 décembre : l’Inde mobilise et déplace des centaines de milliers de soldats vers la frontière avec le Pakistan, y compris la ligne de contrôle au Cachemire. Le danger d’une guerre conventionnelle et nucléaire augmente.
Le 14 mai 2002 à ce jour (début sept 2002) : Attaque terroriste contre des familles de militaires indiens. Plus de 30 personnes sont tuées. L’Inde menace de riposter. Le Pakistan menace implicitement d’utiliser des armes nucléaires en cas d’attaque indienne. Le pic de la confrontation conventionnelle et nucléaire est atteint en mai-juin 2002. La plus grande menace de guerre nucléaire depuis la crise des missiles de Cuba en 1962. Les troupes et la stratégie de guerre des États-Unis dans la région sont en danger. La navette diplomatique des États-Unis désamorce la crise immédiate, le Pakistan promettant de mettre fin aux infiltrations transfrontalières. L’Inde ne riposte pas. Les tensions restent élevées et la menace de guerre et d’utilisation d’armes nucléaires persiste.
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