Comment le coeur bat-il ?

Comment votre coeur bat-il ? Votre cœur bat grâce aux actions d’un système électrique hautement spécialisé. Il écoute ce qui se passe avec vous à ce moment-là et déclenche les parois musculaires du cœur pour qu’elles se contractent de façon organisée et à la bonne fréquence cardiaque, soit lente ou rapide, et généralement juste ce qu’il faut.

Les battements du cœur pompent constamment le sang dans des tubes (vaisseaux sanguins) vers toutes les parties du corps. Pour que le cœur soit une pompe efficace, le « système de plomberie » et le « système électrique » du cœur doivent tous deux fonctionner correctement et se coordonner entre eux.

Structure du cœur : système de plomberie

Le système de plomberie du cœur est constitué de :

• Tubes amenant le sang au cœur (veines) et l’évacuant (artères)
• Quatre chambres cardiaques (deux en haut, l’oreillette droite et gauche ; et deux en bas, le ventricule droit et le ventricule gauche)
• Les parois musculaires des cavités cardiaques qui pressent le sang dans le cœur chaque fois qu’elles se contractent
• Quatre valves à sens unique qui relient les chambres de pompage et les vaisseaux sanguins

Structure du cœur : Système électrique

Le système électrique du cœur est constitué de cellules ou de tissus cardiaques spéciaux qui utilisent des signaux ou des impulsions électriques pour coordonner les contractions des parois musculaires des cavités cardiaques. Chaque fois qu’un signal électrique se propage dans une chambre du cœur, les parois musculaires sont déclenchées pour se contracter. La bonne coordination de ces signaux permet de s’assurer que les parois des chambres se contractent au bon moment et de la bonne manière afin de fournir un battement cardiaque efficace.

Chaque battement cardiaque normal est déclenché par le « pacemaker » normal du cœur, appelé nœud sinusal, qui se trouve dans la partie supérieure de l’oreillette droite. Le nœud sinusal possède sa propre horloge, et au bon moment, il envoie une impulsion électrique qui va se propager de cellule en cellule à travers les parois musculaires des oreillettes droite et gauche. Une fois déclenchées électriquement de cette manière, les parois musculaires des oreillettes se contractent, comprimant le sang vers les ventricules à travers des valves à sens unique.

La même impulsion électrique qui a déclenché les battements du cœur se propage ensuite vers le bas dans un autre tissu spécialisé, le nœud auriculo-ventriculaire ou nœud AV. Le nœud AV est situé au milieu du cœur, entre les oreillettes et les ventricules, et c’est le seul tissu du cœur où il existe une  » connexion électrique  » normale entre les oreillettes supérieures et les ventricules inférieurs du cœur.

Une fois que l’impulsion électrique entre dans le nœud AV, elle est brièvement retardée, laissant le temps aux chambres ventriculaires d’être remplies par la contraction des parois auriculaires. Après ce bref délai, la même impulsion électrique qui a tout déclenché est ensuite conduite vers les ventricules à travers d’autres tissus spécialisés (le « faisceau de His » et les « branches du faisceau »), ce qui lui permet de se propager rapidement à travers les parois musculaires. Une fois que c’est fait, les parois ventriculaires se contractent, expulsant le sang du cœur à travers d’autres valves unidirectionnelles vers les grandes artères, vers les poumons et le corps. Après la fin d’un battement de cœur normal, tout se repose un moment, puis tout le cycle recommence.

Vous pouvez entendre l’action de pompage du cœur chaque fois que vous écoutez le cœur avec un stéthoscope et entendez le « lub-dub » régulier de chaque battement de cœur. De plus, vous pouvez remarquer les effets de chaque battement de cœur lorsque vous sentez un pouls en tenant un doigt sur une artère (par exemple, dans votre poignet ou votre cou).

Rappellez-vous que quelqu’un dans le bureau du médecin vérifie généralement la vitesse à laquelle le cœur de votre enfant bat en sentant son pouls. Le pouls (nombre de battements par minute) est l’un des « signes vitaux » importants que les prestataires vérifient régulièrement.

La coordination normale de chaque battement de cœur n’est que la première étape pour fournir la bonne quantité de « débit cardiaque » pour répondre aux besoins de l’organisme. Votre corps a besoin d’un débit cardiaque plus élevé lors d’un exercice ou d’une activité intense, et moins important lorsque vous êtes au repos ou endormi.

Donc, en plus de synchroniser les chambres du cœur lors de chaque battement, le système électrique du cœur est également responsable de l’ajustement de la vitesse à laquelle le cœur doit battre à tout moment. Normalement, le nœud sinusal « écoute » les messages provenant de divers nerfs et de substances chimiques présentes dans le sang, comme l’adrénaline, qui circulent dans la circulation sanguine. Le nœud sinusal ajuste alors le rythme des impulsions qu’il envoie en conséquence. C’est pourquoi la fréquence cardiaque de personnes par ailleurs en bonne santé est très variable et dépend de facteurs comme l’âge et le niveau d’activité.

Par exemple, les petits bébés tranquillement au repos ont généralement une fréquence cardiaque d’environ 120 à 150 battements par minute, contre 60 à 80 battements par minute chez la plupart des adolescents au repos. La fréquence cardiaque d’un jeune enfant peut être de 110 battements par minute lorsqu’il mange son déjeuner préféré, mais atteindre 220 battements par minute lorsqu’il est vraiment contrarié et qu’il pleure. Le rythme cardiaque d’un adolescent sportif peut être de 40 battements par minute lorsqu’il dort, mais atteindre 200 battements par minute lorsqu’il court à fond. Lorsque le cœur ne bat pas comme il le devrait, cela s’appelle une arythmie.

Christopher L. Johnsrude, M.D., est professeur associé au département de pédiatrie de l’université de Louisville et occupe le poste de directeur du service d’arythmie pédiatrique à l’hôpital pour enfants Norton.