Objet : Nous avons étudié le résultat chirurgical, les complications et le taux de mortalité tardive dans un grand groupe de patients atteints d’épilepsie du lobe temporal (ELT) médicalement réfractaire.

Méthodes : Deux cent quinze patients atteints de TLE ont été traités chirurgicalement entre 1984 et 1999 après une évaluation pré-chirurgicale complète. Les patients ont été suivis à 6 semaines, 3-6 mois, puis annuellement. En outre, des questionnaires ont été envoyés à la date anniversaire de leur chirurgie. Le résultat chirurgical (classification d’Engel), le taux de complication et les facteurs contribuant à la mortalité tardive ont été analysés. Des ratios standardisés de mortalité (SMR) ont été calculés.

Résultats : Il n’y a pas eu de mortalité chirurgicale. Deux (0,9 %) ont eu une hémiparésie légère, un (0,4 %) a eu une hémianopsie, sept (3,2 %) ont eu des paralysies transitoires des nerfs crâniens et huit (3,7 %) ont eu des difficultés transitoires de langage postopératoire. Cent quarante-huit (69%) sont devenus libres de crises, 43 (20%) ont eu des crises rares, 14 (6,5%) ont eu une réduction notable des crises et 10 (4,6%) n’ont eu aucune amélioration (suivi, 1-15 ans). Trois (2%) des 148 patients sans crise sont décédés au cours du suivi, contre huit (11,9%) des 67 patients sans crise. La durée moyenne de l’épilepsie avant la chirurgie pour les patients survivants était de 17,8 ans, et pour les patients décédés, de 25,9 ans (p < 0,05). Six (5,7%) des 104 patients ayant subi une résection du côté droit sont décédés au cours du suivi, contre cinq (4,5%) des 111 patients ayant subi une résection du côté gauche.

Conclusions : Quatre-vingt-neuf pour cent des patients sont devenus libres de crises ou ont eu de rares crises, avec une faible morbidité, et aucune mortalité chirurgicale. La mortalité tardive est survenue principalement chez les patients présentant des crises persistantes (SMR, 7,4). Les patients qui sont décédés avaient une durée d’épilepsie plus longue avant la chirurgie. En revanche, parmi les patients qui sont devenus libres de crises, le taux de mortalité était beaucoup plus faible, et similaire à celui de la population générale de l’Indiana (SMR, 1,7).