J’apprends quelque chose de nouveau dans chaque article ou livre que j’écris, mais peut-être jamais autant que j’ai appris en composant mon livre The Bard and the Bible : A Shakespeare Devotional, un livre de réflexions quotidiennes tirées d’une citation de Shakespeare et d’un verset de la Bible du roi Jacques. Même après plus de quarante livres, des centaines d’articles et des milliers de billets de blog, j’ai appris du Barde d’Avon au moins huit leçons cruciales et précieuses :
- Étudie ton métier.
Nul ne sait quand Shakespeare a commencé à écrire des poèmes et des pièces de théâtre, mais il a probablement appris la mise en scène et l’écriture dramatique auprès de John Lyly, Thomas Kyd et Christopher « Kit » Marlowe – les meilleurs de son époque – alors qu’il foulait les planches en tant que jeune apprenti.
Alors, comment étudiez-vous votre métier ? Si vous ne lisez pas voracement dans votre genre, choisissez un autre genre. Si votre grammaire a besoin d’être travaillée, prenez un cours ou lisez un livre. Abonnez-vous à Writer’s Digest. Absorbez The Elements of Style, On Writing Well, Stephen King’s On Writing, Annie Dillard’s The Writing Life, et tout ce que vous pouvez trouver sur l’art de l’écriture. Lisez des blogs comme celui-ci. Faites des conférences d’écrivains une partie de votre stratégie de croissance. Enrôlez un bon partenaire critique.
- Connaissez votre public.
Shakespeare savait exactement qui serait dans le public, des « groundlings » à la noblesse, et injectait des éléments spécifiques dans son écriture pour chaque partie de son public. Il se peut même qu’il ait révisé ses pièces lorsqu’elles étaient présentées à la cour (par opposition à la campagne ou aux théâtres).
Ce qui est vrai de ses pièces l’est aussi de sa poésie. Beaucoup de ses sonnets, par exemple, ont été clairement écrits pour une personne spécifique dans une situation spécifique. Soyez donc aussi spécifique en identifiant et en écrivant pour votre public. Vous ne pouvez pas et ne devez pas écrire pour tout le monde. Il vous faut une cible sur laquelle tirer, un public sur lequel jouer, une image claire de qui est votre lecteur pour un projet donné.
- Prenez le temps de trouver le meilleur mot.
Ne trempez pas votre plume dans un encrier de langage ordinaire. Prenez le temps et la peine de trouver les meilleurs mots, comme l’a fait Shakespeare dans l’une de ses scènes les plus célèbres à juste titre, lorsque le noble mourant Jean de Gaunt décrit sa patrie :
Ce trône royal des rois, cette île sceptre’d,
Cette terre de majesté, ce siège de Mars,
Cet autre Eden, demi-paradis,
Cette pierre précieuse enchâssée dans la mer d’argent,
qui lui sert d’office de mur,
ou de fossé défensif à une maison,
contre l’envie de terres moins heureuses,
Cette parcelle bénie, cette terre, ce royaume, cette Angleterre
(Richard II, II, 1).
Vous avez des outils qui manquaient à Shakespeare : un thésaurus et Google et probablement une plus grande bibliothèque que le barde, qui n’a jamais possédé plus de cent livres dans sa vie. Alors prenez le temps de trouver le mot qui exprime le mieux ce que vous voulez dire.
- Find thy funny bone.
La réputation de Shakespeare s’est faite sur ses premières histoires, les récits de rois et de guerres, de mort et de succession. Mais il n’aurait pas aussi bien réussi s’il avait négligé l’os à rire et n’avait jamais créé Falstaff, le gros chevalier, ou Mistress Quickly, l’aubergiste.
En fait, on peut dire que Shakespeare a inventé à la fois la comédie musicale de scène et la comédie romantique. Il utilisait l’humour partout dans ses pièces. Il a écrit des scènes pour des « clowns » spécifiques de la compagnie, en écrivant selon leurs talents particuliers. Il a même inséré un relief comique dans ses tragédies les plus sombres, comme Macbeth et Hamlet.
« Mais je ne suis pas un comédien », direz-vous peut-être. Vous n’avez pas à l’être. Commencez par ce qui vous fait sourire ou glousser. Utilisez la surprise, l’exagération et les combinaisons improbables. Vous n’êtes pas obligé de faire rire vos lecteurs aux éclats, mais détendez les choses de temps en temps. Et n’oubliez pas que l’humour fonctionne toujours mieux lorsqu’il comporte un élément de vérité.
(to be continued)
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